Un article de PN sur notre renfort en 96kg pour la D3
Fournier 100 % dieppois
Quelques jours après avoir décroché le titre, il peut encore poser pour la postérité, sur le tapis de sa salle. Et pour cause, pas question de la quitter pour toujours progresser. Loïc Fournier, tout récent champion de France junior de lutte libre (120 kg) est un pur produit du Cercle de lutte de Dieppe. « Je suis même le seul champion de France junior à ne pas être issu du pôle France », insiste le jeune colosse de 19 ans pourtant si discret. Treize ans de lutte et un palmarès qui se construit après un titre de vice-champion de France chez les cadets et tout récemment celui de champion de Normandie senior. Pour cela pas de concession possible. Au programme six heures d'entraînement au bas mot. Ayant quitté les bancs de l'Education nationale c'est sur le rythme de ses missions d'intérim (dans le bâtiment) que le jeune homme doit plaquer ses heures de travail à la salle, loin du confort de l'encadrement d'un pôle. « N'ayant pas suivi le cursus classique du lycée, il ne pouvait prétendre à l'alternance de sport-études. D'autant plus que c'est un peu sur le tard que sont apparues ses performances. Ne pouvant venir à la salle tous les jours durant trois heures, Loïc doit donc s'entraîner plus dur pour compenser », détaille son entraîneur Cyril Abraham. Pour réussir, il doit donc souffrir, encore un peu plus que ses concurrents. Un acharnement qui paie.
Plus technique que ses adversaires
Ainsi il y a deux semaines, à Sarrebourg, face à Abdulla Guller, le champion de France en titre, il devait se faire souffrance, prendre le combat à son compte et ne surtout pas attendre son adversaire. Ce qu'il a fait de la plus belle façon.
A l'issue de la première période, Loïc Fournier ne mène que 1-0. Au cours de la suivante, le tenant du titre explose pour perdre 5-2.
Les deux hommes sont fiers de leur choix stratégique. « En début de saison, on avait convenu de lutter en moins de 120 kg pour sa dernière année de junior. Le pari était le bon. Avec 106 kg, Loïc est plus léger donc plus technique que la plupart de ses adversaires », poursuit le coach. Le jeune Dieppois pourra profiter de ce « surclassement », ce week-end à Dreux à l'occasion des championnats de France senior. Une dernière fois avant de perdre 10 kg et retrouver sa catégorie dès la saison prochaine. En senior, il luttera à nouveau en 96 kg et pourra apporter tout son savoir-faire à l'équipe Rouennaise engagée en championnat de France (3e division).
A Dreux, Loïc Fournier s'est fixé comme objectif d'entrer dans les six premiers. « Cela passera par des combats difficiles mais aussi par la possibilité de rencontrer des adversaires que vient de battre en juniors. Au-delà, ce sera du bonus. »
Puis probable fin de saison pour le lutteur. Il ne faudra pas compter sur lui en Georgie, début juillet pour le championnat d'Europe. « J'ai peut-être battu le champion de France en titre mais n'ai pas suivi de préparation pour cette échéance. C'est trop court et la marche est très haute. » C'est avec la même maturité qu'il n'évoque pas pour l'instant les Jeux Olympiques de 2012 ni même de 2016 lui qui se contenterait bien pour l'instant d'une petite intégration en équipe de France. Lui qui aurait en effet, peut-être droit à toucher du doigt le rêve et les moyens du très haut niveau.
Christophe FREBOU : Paris Normandie
